Cher Journal,
Aujourd’hui, c’est cool, c’est mon anniversaire. Ouais ! Là tout le monde crie « Joyeux anniversaire Autumn ! » 18 ans. La belle vie, n’est ce pas ? Sauf que non. Non, ce n’est pas cool. Parce que contrairement à d’autres, mon anniversaire signifie plutôt culpabilité, larmes, et tout ce qui va avec. Je pense que mon père m’en veut, même si je le deteste. M’en vouloir de quoi ? De la mort de ma mère, évidemment. Ma mère est morte lors de ma naissance, et lors des premières années de ma vie, je m’en rappelle comme si c’était hier, ce jour-là, mon père ne m’adressait jamais la parole, il m’offrait juste un petit cadeau. Et personnellement, je pense également que c’est de ma faute, si aujourd’hui, elle n’est plus de ce monde. Je n’ai aucun souvenir d’elle. Je ne sais pas à quoi elle ressemble, je sais juste où se trouve sa tombe… Je ne suis pas contre pour qu’on me le souhaite, mais, j’aurais été plus heureuse si ma génitrice avait été là pour mes anniversaires… Je pense qu’aujourd’hui, je vais aller faire comme d’habitude. Faire un tour au cimetière, puis, j’irais chez Damon.

Pendant que j’écrivais ça, je soufflais de désespoir. Il y a plus joyeux comme anniversaire, je peux vous l’assurer. Evidemment, je n’allais pas verser des larmes à l’intérieur de la maison car j’aurais le droit à des remarques désobligeantes de mon cher et tendre paternel. Avant de partir m’habiller, j’attrapais rapidement mon iPhone. Plus d’une dizaine de messages qui me le rappelait encore une fois ; c’était mon anniversaire. Répondant à Caroline, Bonnie, Nathan et à quelques autres personnes, je me levais de mon lit double. Je partis vers le dressing pour dénicher un jean délavé, et une marinière. Puis, je me dirigeais vers la douche. Une heure plus tard, je sortis enfin de la salle de bain, habillée, coiffée et maquillée. Attrapant un sac à main, les clés de la voiture, je descendis pour aller boire du lait. Je n’allais pas boire de la verveine, j’allais faire croire à mon père que oui, mais en vérité, je ne boirais pas du breuvage habituel. Explication se résumant en un prénom et un nom : Damon Salvatore. Sans prendre la peine de déjeuner, - je mangerais au manoir Salvatore-, j’enfilais ma veste en cuir, une écharpe en laine et sortis de la maison. Je démarrai la voiture et partis en direction du cimetière, où je restais une demie-heure, voire plus et où je versais des larmes. Puis, je pris la direction de la demeure de mon ami Damon. Dans la voiture, je reniflais très souvent. C’était d’un chic, j’essuyais les larmes qui coulaient sur mon visage.

Une fois arrivée au manoir, je me garais et toquais trois coups à la porte d’entrée. Puis, j’attendis que mon ami vienne m’ouvrir. Sincèrement, j’espérais que Damon ait oublié mon anniversaire, même si je me doutais que cela ne soit pas son cas et qu’il était plus du genre à avoir une excellente mémoire qu’une mémoire de poisson rouge. J’espérais aussi avoir un cadeau, pas forcément de la part de mon ami. Après tout, un présent d’anniversaire fait toujours plaisir, surtout quand tu en as pas.

La porte s’ouvrit brutalement et laissa apercevoir Damon qui venait de se réveiller vu la tête qu’il abordait. Le voir ainsi fit apparaître un sourire sur mon visage. Sourire auquel il répondit, puis l’homme essuya la larme qui coulait sur mon visage du bout de ses doigts. Damon me laissa entrer après les questions qu’il m’avait posé et auxquelles je n'avais pas répondues, passa son bras d’un geste protecteur autour des mes épaules et tous deux nous partîmes s’asseoir dans le grand salon du manoir Salvatore. Je l’écoutais, attentive alors qu’il me demandait ce que je faisais ici.

« J’avais envie de te voir, tout simplement. Tu sais à quel point je déteste être dans la même pièce de mon père plus de cinq secondes. Je crois que tu es le seul qui arrive à me comprendre dans ce monde de fous surnaturels. » Je marquai une pause, et avec un léger sourire, je continuais « Tu m’a manquée également.»

Je baissais la tête, tentant tant bien que mal de réprimander les larmes qui menaçaient de nouveau de couler. Damon avait oublié mon anniversaire. D’un côté, mon espérance se vit être réalisée, je n’entendrais pas une millième fois que c’était mon anniversaire. De l’autre, je fus déçue. Je pensais tout de même qu’il s’en souviendrait, parce qu’après tout, il me semblait que j’étais une des personnes avec qui Damon était très proche. Il faudrait que je sache ce que je veux, au final. Lâchant un soupir, je lui demandais s’il n’avait pas à manger, étant donné que ce matin, je n’avais rien pu déjeuner. Précipitation oblige. Nous nous levâmes pour aller dans la cuisine afin que je puisse grignoter un morceau. Le regardant dans les yeux, je lui annonçais :

« Mon père m’en veut toujours pour ce que j’ai fait il y a dix-huit ans. »

Lorsqu'elle fut enfin arrivée devant ma chambre, j'ouvris la porte avec un énorme élan, lui faisait légèrement peur par l'occasion. Elle poussa un petit cri et je la regardai d'un air ironique en lui jetant un petit : Alors, effrayée ? pour rigoler. Vu le regard qu'elle me rendit, j'en conclus que oui. Je lui pris le bras et la tirai jusqu'au lit où je l'assis. Ses yeux semblaient me sonder à la recherche de la chose que je m'apprêtai à lui faire, à lui donner, à lui offrir. Je lui ordonnai gentiment de fermer les yeux, et la tournai dos à moi. Puis, silencieusement, j'ouvris mon tiroir et y sortis une petite boite. Je me rendis aux cotés de mon amie et lui chuchotai :

- Donne moi ta main, ma jolie.

Je savais qu'elle aimait ce petit surnom affectif, alors je l'utilisai. Elle m'obéit et me tendis sa main. Ouvrant la boite, je ressortis un petit bracelet en argent que j'accrochai d'un geste vif au poignet de mon amie, qui avait gardé ses yeux fermés. Sur le bracelet pendouillait une petite breloque rouge, qui représentait un trèfle à quatre feuille rouge - rouge sang, bien sur ! - où j'avais gravé deux petits trous en souvenirs de mes crocs. En gros, le trèfle la représentait, et les trous me représentaient, même si, je l'avoue, la ressemblance était tout le contraire de la ressemblance. En effet, ce n'est pas facile de trouver un bracelet représentant un vampire !

Autumn rouvrit les yeux et je vis ses yeux pétiller. Aimait-elle son cadeau ?

- Autumn, comment peux-tu penser que je puisse oublier ton anniversaire ? Comment trouves-tu ton... Présent d'anniversaire ? lui dis-je doucement. Puis, je lui glissai à l'oreille un petit : Joyeux Anniversaire, ma douce.

Souriant à grand feux, je la laissais comtempler son bijou. Il fallait qu'elle profite, car il était rare que Damon Salvatore fasse des cadeaux !

[Désolée si j'ai fait ''bouger'' ton personnage, c'est juste que j'en avais besoin :/ Sinon je pars en vacances lundi alors... Bonnes vacances 8D]

« Damon… Merci merci merci. C’est juste… WOW ! Je n’ai pas les mots pour t’exprimer ce que je ressens en ce moment. J’ai été stupide de croire que toi, Damon Salvatore, m’aurait oubliée. »

Je lui fis un grand sourire ironique. Mais au fond, j'étais quand même heureux qu'elle apprécie mon présent. Je m'étais bien cassé la tête pour le trouver ! Contre toute attente, elle se jeta sur moi et me serra fort dans ses bras. Mmmm... Je la serrai un peu... sans plus. Bien qu'elle était ma meilleure amie, il ne fallait pas oublier que j'étais aussi Damon Salvatore. Les câlins et tout ça, ce n'est pas trop mon truc, donc voilà. Et là, elle me proposa de boire un peu de sang... son sang, si j'en avais envie. Elle rajouta même une phrase qui m'énerva légèrement. Je n'offrais que rarement des cadeaux. Vrai.

Alors, je m'écartai d'elle, enlevai ses bras qu'elle avait passé autour de mon cou, et la fixai. C'est vrai que j'avais une belle vue sur son joli cou. Joli cou, joli sang. Joli sang, bon appétit... Je sentis une petite douleur sur mes canines qui s'apprêtaient à sortir de ma gencive. Je secouai la tête et les rentraient. Puis, je me rapprochai à nouveau de mon amie. Son blanc cou n'était qu'à quelques centimètres de mes crocs... De ma main gauche, j'écartai ses mèches qui gênait mon passage et je rapprochai ma tête contre le creux de son cou, et le caressai avec la pointe de ma lèvre. J'entendis son pouls accélérer, ses muscles se tendre et son cœur s'emballer. J'hésitai. Allai-je vraiment la mordre ? Non, non. Pas le jour de son anniversaire. Demain, si elle voulait, mais pas aujourd'hui. Je remis correctement le col de sa chemise blanche, et lui fis un rapide baiser à l'endroit où mes crocs auraient transpercés sa peau.

« Tu croyais vraiment que j'allais te mordre ? Rappelle toi, je t'ai promis que je ne te mordrais pas aujourd’hui. Juré. »

Joignant le geste à la parole, je levai ma main droite, la posai sur mon cœur, et la rabaissai. Haha, Autumn était une jeune fille vraiment très mignonne. Je me rassis sur le lit, les mains sur les genoux.

« Alors, tu veux aller où pour fêter ça ? » lui demandai-je l'air de rien.

Aujourd’hui, j'allais accepter de faire ce qu'elle voudrait. Oui, un jour sur trois cent soixante six, jours, ça devrait aller.